Cr. V ai.. DISCOURS DU ROI M.ssr.uKS , je viens tenir cette Séance , pour rapeler à mon Parlement des principes dont il ne doit pas s’écarter ; pour vous entendre fur deux grands aéles d’Adminiftration 8c de Légiflation, qui m’ont paru nécefTaires ; enfin , pour vous répondre fur les repréfentations que m’a faites la Chambre des Vacations, en faveur de mon Parlement de Bordeaux. xhh ■ -- -uir 2 DISCOURS DU ROI. Les principes auxquels je veux vous rapeler, tiennent à l’efTence de la Monarchie , & je ne permettrai pas qu’ils foient méconnus ou altérés. Je n’ai pas eu befoin d’être follicité pour alTembler des Notables de mon Royaume. Je ne craindrai jamais de me trouver au milieu de mes Sujets. Un Roi de France n’ell jamais mieux que quand il eft entouré de leur amour & de leur fidélité ; mais c’eft à moi feul à juger de l’utilité de de la néceflité de ces Afiemblées , de je ne fouffrirai jamais qu on me demande avec indiferétion , ce qu’on doit attendre de ma fagefle de de mon amour pour mes Peuples 9 dont les intérêts font indilîolublement lies avsc les miens. (i L’aae d’Adminiftration que je me propofe , eft un Edit portant création d’Emprunts fuccef- fifs pendant cinq années. J aurois voulu n avoir plus recours à cette reftburce des Emprunts; mais l’ordre de l’économie ne peuvent fuffire quavec le tems. Des Emprunts bornés de bien com- binés reculeront un peu la libération ^ mais ne DISCOURS DU ROI. 3 l’empêcheront pas. De nouveaux impôts ne feront pas établis , & mes engagements feront remplis. J’ai voulu que le même jour qui doit être pour mes Peuples le préfage de la reftauration pro- chaine de mes Finances , fût marqué dans la Légi - lationde mon Royaume, par l’exécution d’un projet auquel je fuis déterminé depuis long-temps. Je maintiendrai toujours par la protedion la plus confiante & fans partage , la Religion fainte dans laquelle Dieu m’a fait le bonheur de naître, & je ne permettrai pas qu’elle fouffre le plus léger affoiblifTement dans mon Royaume. Mais je crois quelle me commande elle-même de ne pas laiflet une partie de mes Sujets privés de leurs droits naturels, Sc de ce que l’état de fociété leur promet. Vous verrez dans ma réponfe au fujet du Par- lement de Bordeaux , combien fa conduite eft répréhenfible. Mes Parlements doivent compter fur ma confiance & mon affeélion ; mais ils doivent les mériter, en fe renfermant dans les fonaions qui leur ont été confiées pat les Rois , mes Pre- décelTeurs , en ayant attention de ne s en pas 4 .DISCOURS D^U ROir écarter , & de ne s’y refufer jamais , Sc fur-tout en donnant à mes Sujets l'exemple de la, fidélité .Sc de la foumiffion. Mon Garde des Sceaux vous fera connoître plus amplement mes intentions. PARIS, De l’Imprimerie de Philippe-Denys Pierres, Premier Imprimeur Ordinaire du Roi,